Le braconnage des étangs - Un fléau silencieux

Les étangs, joyaux de biodiversité et havres de paix pour les pêcheurs et les promeneurs, sont aujourd’hui la cible d’un phénomène inquiétant : le braconnage.

Loin d’être un simple acte isolé, ce trafic s’organise dans l’ombre, alimenté par des intérêts économiques et des pratiques illégales qui menacent l’équilibre écologique de ces milieux.

Un trafic lucratif autour des carpes

Le braconnage des carpes est particulièrement répandu.

Ces poissons, prisés pour leur taille et l’intérêt qu’ils représentent dans le cadre de la pêche sportive, sont souvent volés dans des plans d’eau publics ou privés puis revendus à prix d’or.

Certaines carpes trophées peuvent atteindre des sommes allant jusqu’à 20 000 euros.

Carpe trophée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce trafic est souvent organisé autour d’étangs privés, notamment des carpodromes aux propriétaires peu scrupuleux, qui cherchent à attirer des pêcheurs en quête de records.

Certains pécheurs sont en effet  sont prêts à payer cher pour capturer des spécimens impressionnants, souvent sans se soucier de leur provenance.

Des filières bien organisées et difficiles à démanteler

Le braconnage ne se limite pas à une pêche de loisir illégale.

Il s’agit de réseaux bien structurés, avec repérage, balisage et interventions nocturnes.

Les gardes-pêche peinent à intervenir, faute de preuves ou de flagrant délit.

Le vol de poissons est difficile à prouver, surtout lorsqu’ils sont introduits dans des étangs privés où leur origine devient impossible à retracer.

 

Sanctions et cadre légal

La législation française prévoit des sanctions pour les actes de braconnage en eau douce.

Les peines existent, elles peuvent aller de 38 euros pour la non-présentation de la carte de pêche à 4 500 euros et deux ans de prison pour l’usage de moyens interdits comme les explosifs ou les drogues.

Cependant, l’application de ces sanctions reste complexe, notamment face à des réseaux discrets et bien organisés.

Conséquences écologiques

Le braconnage perturbe gravement les écosystèmes aquatiques.

Il appauvrit la biodiversité, déséquilibre les chaînes alimentaires et compromet les efforts de gestion durable des milieux naturels.

Les espèces ciblées, comme les carpes ou les civelles, jouent un rôle crucial dans l’équilibre écologique des étangs.

Que faire ?

Sensibiliser les pêcheurs et les riverains à l’importance de la préservation des étangs.

Renforcer la surveillance des plans d’eau, notamment par des caméras ou des rondes régulières.

Collaborer avec les AAPPMA (Associations agréées de pêche) pour signaler les actes suspects.

Encourager la traçabilité des poissons introduits dans les étangs privés.

Conclusion

Le braconnage des étangs est un problème complexe, mêlant enjeux économiques, écologiques et juridiques.

Pour préserver ces milieux fragiles, une mobilisation collective est nécessaire.

Pêcheurs, gestionnaires, autorités et citoyens doivent agir ensemble pour faire barrage à ce fléau silencieux.

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